Selon une note interne de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), révélée par le Figaro, les terroristes islamistes seraient dorénavant capables de dissimuler leur bombe à l'intérieur de leur corps.

C'est un attentat, revendiqué par une branche d'Al-Qaeda, contre le prince Mohammed bin Nayef, le 28 août en Arabie Saoudite, qui a alerté les services de renseignement du monde entier. L'auteur a utilisé «un explosif ingéré, ou plutôt introduit comme un suppositoire. Autant dire indétectable. Le kamikaze n'avait plus qu'à le déclencher grâce à son téléphone mobile que les cerbères du palais n'ont pas eu la présence d'esprit de lui retirer», a commenté un haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur à Paris.

Casse-tête sécuritaire Cette escalade technologique dans la terreur inquiète au plus haut point les experts de la sécurité. Cité par Le Figaro, un officier de la direction centrale de la police aux frontières (DCPAF) explique que «nos plates-formes aériennes sont équipées de détecteurs de métaux, mais dans le cas du kamikaze saoudien, seul un contrôle aux rayons X aurait permis de détecter l'explosif, comme on repère les capsules de drogue dans le ventre des passeurs. (...) Or, on imagine mal devoir faire passer des millions de passagers à la radio avant de monter à bord.»

Confiscation des téléphones ? D'autant plus que des expositions répétées aux rayons X sont dangereuses pour la santé en raison notamment des risques de cancer. Impensables pour les frequent flyers qui accumuleraient alors les radiations au même rythme que les miles de fidélité.

Si l'ingestion d'explosifs se révèle impossible à détecter de manière sûre et rapide, la seule solution resterait d'empêcher leur déclenchement par radiofréquence, ce qui pourrait par exemple se traduire par le retrait des téléphones portables durant les vols.